Pourquoi devriez-vous faire de la charge cognitive un KPI majeur

Voilà qu’avec l’avènement du digital et l’automatisation de plusieurs tâches, le travail connaît, de nos jours, une toute nouvelle révolution. En effet, désormais, durant toutes les heures de travail, nous sommes amenés à capturer, traiter et restituer diverses informations. Au milieu de toutes ces nouvelles injonctions, nous trouvons notre cerveau. Organe étonnant, il est capable de faire des prouesses. Cependant, il dispose de certaines limites. Cela provient principalement de l’accélération du travail, les tâches multiples ou encore de la culture de l’urgence.

Nous pouvons dire que face à ces multiples changements, le risque de surcharge cognitive a augmenté considérablement. Face à ce constat, il est important de prendre en compte la capacité du cerveau, afin d’éviter de nuire à la performance générale du salarié.

La charge cognitive

Saviez-vous qu’aujourd’hui, un employé est interrompu en moyenne toutes les quatre minutes. Entre la réception des e-mails et le bruit dans l’open space. Le niveau de sollicitations devient, de plus en plus, un véritable frein à la performance et au bien-être au sein de l’entreprise. En parlant de frein, nous désignons la charge cognitive. Cette dernière signifie l’effort mental déployé afin de réaliser une tâche dans un contexte particulier.

En psychologie cognitive, la charge cognitive est définie comme étant la quantité utilisée de ressources de mémoire de travail. Nous trouvons 3 types de charges cognitives :

  • La charge cognitive intrinsèque (l’effort lié à un sujet spécifique)
  • Étrangère (c’est la façon dont les tâches ou les informations sont présentées au salarié)
  • La charge cognitive pertinente (c’est le travail effectué pour créer une réserve permanente de connaissances)

La mémoire de travail : un espace de stockage réduit

Il faut dire que la mémoire du travail se présente comme étant un des systèmes cognitifs les plus exceptionnels. Elle a pour mission de stocker temporairement des informations qui nous parviennent de notre environnement de travail et de nos propres pensées. Vous devez savoir que lorsqu’on raisonne, l’idée est étudiée et analysée dans la mémoire de travail puis remplacée par une autre idée suivante. Cependant, il est important de souligner que la mémoire de travail ne peut avoir qu’un nombre limité d’éléments et pendant quelques moments seulement. Vous est-il déjà arrivé au cours d’une réunion d’oublier une idée à laquelle vous veniez de penser ? Ce type de situation démontre un véritable problème de difficultés à enregistrer et analyser les informations présentées en trop grand nombre. Ainsi, nous trouvons que certaines informations utiles ne sont pas retenues dans votre mémoire de travail.

La charge cognitive : l’effort mental

De ce fait, comme nous l’avons indiqué précédemment, la mémoire de travail est restreinte. Cependant, le renouvellement continu des informations dont elle dispose nous aide à appréhender le monde dans sa complexité. Il permet également d’utiliser, chaque jour, un très grand nombre d’informations. Il faut dire que la rapidité d’analyse et du traitement des informations dépend principalement du coût de traitement de chaque information. C’est à l’image d’un ouvrier qui a pour mission d’assembler des pièces en un objet complet : plus il y a des pièces à rassembler, plus la procédure sera plus longue et difficile. Il faut savoir que ce coût cognitif essentiel au traitement des informations stockées dans la mémoire du travail, c’est ce qu’on appelle charge mentale ou encore charge cognitive.

La quantité d’informations introduites dans la mémoire du travail et tout détail susceptible de rendre le traitement d’informations plus dur (comme la fatigue) va, par conséquent, augmenter ma charge cognitive.

À l’inverse, face à une quantité d’informations assez modérée, des connaissances préalables et des éléments sont en mesure de faciliter. Le traitement d’informations qui va considérablement réduire la charge cognitive.

Comment réguler la charge cognitive?

La sous-charge tout comme la surcharge cognitive se présente comme un état transitoire. Il faut dire que le problème survient quand l’un de ces états se répète continuellement dans le temps.

Soulignons que l’une des clés de bien-être et de performance au travail se trouve, tout simplement, dans notre capacité à maintenir un état d’équilibre cognitif. Pour atteindre cet état d’équilibre cognitif, nous trouvons deux niveaux d’action. Tout d’abord, il faut commencer par l’organisation. Il s’agit de notre capacité à mettre en place des méthodes de travail, des environnements et une culture d’entreprise. Cela doit être effectué tout en prenant en considération les limites de notre mémoire de travail, de notre attention ainsi que notre fatigue.

De plus, il est important qu’un employé apprenne à écouter son cerveau et à réaliser des modifications de ses comportements. Nous pouvons appeler cela métacognition. Comme un athlète le fait avec son corps, l’employé doit déceler les moments où son attention baisse ou la fatigue mentale fait son apparition. Dans ce cas-là, le salarié doit adapter son activité. Par exemple, il peut faire une pause ou encore changer de tâche.

Quelle que soit la méthode adoptée, le plus important c’est de comprendre et d’écouter notre cerveau.

 

Des clés pour réguler la charge mentale

Pour mettre en place une démarche de prévention de santé et de qualité de vie au travail, il est important de trouver des solutions efficaces pour diminuer la charge cognitive des salariés.

Etre formé et accompagné sur cette question ne doit pas être négligé autant pour les collaborateurs que pour les chefs d’entreprises.

Pour les salariés

  • Connaitre ses limites pour se fixer des objectifs accessibles
  • Discuter de sa charge mentale avec son manager
  • Effectuer des pauses et favoriser les temps d’échanges réels avec ses collègues
  • Revoir sa gestion des emails
  • Protéger sa vie privée

Pour les managers

  • Renouvellement et changement des équipements de travail : un mauvais environnement de travail (physique ou matériel) peut augmenter la charge du travail.
  • Charte de déconnexion (pratique d’envoi de mails, horaires de réunion, etc.).
  • Jours de congé supplémentaires pour certaines situations (comme le divorce).
  • 2 jours annuels « aidants familiaux ».
  • Locaux accessibles par transports en commun (téléconsultation médicale, sport, relaxation, crèche, etc.).